Pratiques de transfert et de valorisation dans les SHS

Le modèle de transfert et de valorisation dans le domaine des sciences humaines et sociales peut différer quelque peu du modèle classique que l’on trouve dans les sciences technologiques en raison des caractéristiques spécifiques de ces disciplines. Elles ont pourtant toute leur place dans ces dynamiques si l’on prend en compte une définition complète du transfert et de la valorisation. Ici nous définissons la valorisation en SHS comme action englobant les efforts visant à rendre les connaissances, compétences, inventions, techniques et technologies enjeux de la recherche publique accessibles à la sphère socio-économique, tout en favorisant l’innovation sociale pour contribuer au progrès.

Le transfert et la valorisation dans les sciences technologiques sont trop souvent réduites à des dépôts de brevet ou la création de start-ups, souvent assez peu adaptés aux sciences humaines et sociales.

Dans le schéma ci-dessous nous avons présenté de façon synthétique les principales actions de transfert et de valorisation. A la suite, nous vous donnons quelques exemples concrets afin d’exemplifier.

CSTI

Les actions de culture scientifique, technique et industrielle ont pour objectif de favoriser la diffusion et la compréhension des auprès du grand public, agissant ainsi comme une médiation entre la recherche académique et la société. Elles sont donc bien une forme de transfert des connaissances académiques vers la sphère socio-économique et la société dans son ensemble. Voici quelques exemples d’actions de CSTI pouvant être appliquées dans le domaine des SHS :

  • Diffusion et partage de la culture scientifique, technique et industrielle au sein de plusieurs institutions. Les Archives nationales ou encore la Bibliothèque nationale de France partagent et diffusent une culture scientifique. Nous pouvons d’ailleurs noter une augmentation des ressources en sciences et techniques depuis l’apparition de Gallica en 1997.
  • Actions pédagogiques. Ce type d’action mis à disposition des enseignants et des élèves des ateliers, des visites et des actions de formation en lien avec le CSTI.
  • Les Fêtes de la science où les SHS et les arts peuvent non seulement faire connaître leurs travaux de recherche mais aussi aider à la médiation vers toutes les populations de recherches dans d’autres disciplines.

Laboratoire vivant

Comme pour la recherche technologique, les plateformes jouent un rôle important pour les sciences humaines et sociales, offrant aux chercheurs des outils et des espaces pour partager, et collaborer à des projets de recherche. Là aussi, les SHS peuvent être au cœur du projet, ou venir apporter leurs expertises dans les interactions avec la population, des patients dans le domaine de la santé…

Les plateformes agissent comme des vitrines pour la diffusion des travaux de recherche et accroissent ainsi la visibilité des chercheurs. De plus certaines intègrent des forums et des réseaux sociaux académiques, offrant un espace virtuel pour la discussion et la collaboration entre pairs à l’échelle mondiale.

Créés en 2006 à l’initiative de la présidence finlandaise de l’Union européenne, les Living Labs (« laboratoires vivants ») se définissent comme « des environnements ouverts d’innovation en grandeur réelle, où les utilisateurs participent à la création des nouveaux services, produits et infrastructures sociétales ». Ils permettent de rapprocher la recherche académique des réalités sociales, encourageant la cocréation de solutions pertinentes et contribuant ainsi à une recherche plus appliquée et orientée vers l’impact social (cf. la présentation de l’échelle SRL dans le premier article de cette série).

Réalisation de prestations

L’application des résultats de recherche dans un contexte socio-économique représente une stratégie de valorisation. Cette étape d’application contribue à enrichir les bases de données et à favoriser le développement de nouveaux outils, mais aussi à enrichir et améliorer les pratiques de conseil et d’expertise auprès des entreprises, des collectivités territoriales, des agences et services de l’Etat…. Par exemple :

  • La réalisation de prestations est un cadre dans lequel le laboratoire décide de répondre à un besoin spécifique. Nous pouvons citer l’évaluation des Centres d’Excellence (Idex, Labex, I-Site, IDEFI) menée pour l’ANR (publiée en 2022 sur le site du SGPI) dans le cadre d’un consortium piloté par le GREThA (université de Bordeaux) et auquel participaient également l’IREDU (Université de Bourgogne) et Sciences Po ainsi qu’Erdyn. Disciplines mobilisées : économie, sciences de l’éducation, sciences politiques.

Startups

La création de startups peut également être une stratégie de valorisation en SHS et permet de répondre à un besoin spécifique sur le marché.  Par exemple :

  • Erdyn a dans le passé accompagné (étude de marché et business model) la startup Lisode, intervenant dans la conception, la conduite et l’évaluation de divers projets impliquant la participation active des parties prenantes (concertation), que ce soit dans le domaine de la gestion des territoires, des ressources naturelles ou des organisations. Disciplines mobilisées : sociologie, anthropologie.

Merci d’avoir suivi notre série d’article sur les SHS ! Vous pouvez retrouver nos deux premiers articles sur notre site internet. A bientôt pour le lancement des AAP France 2030 dédiés à ces disciplines !

2024-02-02T10:54:31+01:00vendredi 2 février 2024|conseil, Enseignement Supérieur, Innovation, Politiques Publiques, Public Policies|

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