La transition énergétique, boostée par les récents accords internationaux pour la préservation de l’environnement, provoque un bouleversement des habitudes de consommation mais également dans les habitudes de production d’énergie. Les énergies renouvelables gagnent du terrain, portées par les coûts toujours décroissants des technologies. Parmi elles, l’hydraulique, l’éolien et les bioénergies font office de figures de proue, mais le récent essor du photovoltaïque pourrait bien changer la donne.
Selon le scénario 450 de l’Agence Internationale de l’Energie, les énergies renouvelables devront couvrir 58 % des besoins en électricité en 2040 pour maintenir l’élévation globale de la température en dessous des 2°C.[1] Les coûts de développement des technologiques pèsent encore, mais l’écart se réduit chaque année, notamment pour le solaire photovoltaïque : l’Agence Internationale des Energies Renouvelables (IRENA) estime notamment que les coûts de l’électricité générée par ce biais pourraient baisser de 59 % d’ici à 2025.[1]
En Europe, c’est l’Allemagne qui est leader du développement du photovoltaïque, le pays ayant installé plus de 1,7 million de sites photovoltaïques sur les 25 dernières années. La puissance cumulée des installations photovoltaïques (résidentielles, commerciales et industrielles) devrait passer de 41 GW en 2016 à 54 GW en 2021, soit un bond de plus de 30 %. D’autres pays européens ne sont pas en reste. L’Italie a déjà plus de 800 000 installations (tous secteurs confondus), et devrait connaitre une progression de sa puissance photovoltaïque de plus de 20 % d’ici 2021 par rapport à son niveau de 2016, pour atteindre 14,5 GW. Peut-être moins attendu sur ce secteur, le Royaume-Uni devrait pourtant connaître également une forte croissance sur cette période, à hauteur de 60 % pour atteindre les 19 GW.
La France devrait progressivement rattraper son retard : la puissance cumulée de ses installations devrait être multipliée par 3,5, passant de seulement 4 GW en 2016 à 14 GW en 2021. Cette croissance sera fortement tirée par les installations industrielles, dont la puissance photovoltaïque cumulée sera multipliée par 20 sur cette période.
A l’échelle mondiale, le photovoltaïque est dominé par la Chine depuis 2012/2013, avec plus de 176 GWc installés fin 2018, soit environ 25 fois plus que la France.3 Les Etats-Unis et le Japon complètent le podium mais en étant loin derrière, avec respectivement 62 GWc et 56 GWc de puissances installées.[3]
Les projets se multiplient également dans les pays en développement. Au Vietnam par exemple, où la centrale électrique solaire BP Solar 1 a été inaugurée en janvier dernier. D’une puissance de 46 MWc, elle pourra produire 75 millions de KWh/an.[4]
La prochaine étape sera le stockage, dont le développement sera fortement influencé par les prix de l’électricité. De plus en plus d’acteurs se positionnent sur ce marché : acquisition de Sonnen (Allemagne, producteur de batteries) par Shell New Energy en février 2019, arrivée de Siemens sur le stockage photovoltaïque résidentiel allemand en mars 2019, etc.
La transition énergétique poursuit son avancée et le photovoltaïque devrait s’y trouver une place de choix.
[1] http://www.enr.fr/energies-renouvelables-dans-le-monde
[2] https://www.gtai.de/GTAI/Content/EN/Invest/_SharedDocs/Downloads/GTAI/Fact-sheets/Energy-environmental/fact-sheet-energy-storage-market-germany-en.pdf?v=9
[3] http://www.iea-pvps.org/fileadmin/dam/public/report/statistics/IEA-PVPS_-_A_Snapshot_of_Global_PV_-_1992-2017.pdf
[4] https://lecourrier.vn/le-vietnam-eldorado-des-projets-delectricite-solaire/606522.html